
Tête de rame : portrait n°12
A la rencontre d’inconnus, croisés dans les transports en commun, et croqués dans leur quotidien de voyageurs du matin et du soir, avec une petite touche d’imagination en plus. Petites capsules temporelles, reflets de notre temps.
Grand, un port de tête fier. Lorsque je croise son regard sur le quai de la gare de Saint Cyr, je vois des yeux incroyablement clairs et perçants. Sa grande djellaba blanche, son chèche d’une couleur immaculée ne laissent rien paraître de cet homme. Curieux d’assister à quelque chose de complétement anachronique. Je l’imagine Touareg, caravanier entre le Maroc et le Niger. Homme de bien puisqu’il s’habille d’un takakat blanc, signe de respect aux yeux de tous. Mais que fait-il là, perdu sur ce quai, sous une pluie fine et glaçante ? Un déraciné de plus. Ou plus simplement un mirage, un voyageur qui n’existe pas, pour nous rappeler que le désert n’est pas toujours fait de sable.