
Tête de rame : portrait n°17
A la rencontre d’inconnus, croisés dans les transports en commun, et croqués dans leur quotidien de voyageurs du matin et du soir, avec une petite touche d’imagination en plus. Petites capsules temporelles, reflets de notre temps.
Je ferme les yeux. Et j’écoute. Le bruit du train passant sur les rails, celui du vent, le passage sur un aiguillage, des freins qui entrent en action à l’approche de la gare. « Prochain arrêt Saint Quentin-en-Yvelines ». Vache, j’avais fini par les oublier ces annonces sonores. Je distingue tout un tas de petits bruits auxquels je ne prête pas attention d’habitude. Les mains qui se glissent dans les poches, les semelles sur le plancher de la rame, le fauteuil qui grince lorsqu’un voyageur se lève. Mes sens sont incroyablement en éveil depuis que je ferme les yeux. Un nouvel arrivant derrière moi. Je l’ai senti au bruit de ses pas mais aussi au déplacement d’air. Il écoute de la musique, du rap il me semble, même si je distingue essentiellement les basses. Et cette sonnerie pour prévenir de la fermeture des portes… Ce doit être la même depuis 1900 ! Curieux que la SNCF n’ait pas imaginé autre chose. « Prochain arrêt Trappes ». J’ouvre les yeux. Une personne m’a heurté le genou en se levant. Avec sa canne blanche.







